Babacar Gueye, expert régional de l’Unfpa à Tambacounda : «Ces femmes seront suivies jusqu’à leur guérison»

Les difficultés des femmes de Tambacounda

L’expert régional de l’Unfpa basé à Tambacounda, Babacar Guèye, tire un bilan satisfaisant du camp de chirurgie de fistule obstétricale organisé à Kolda et à Sédhiou. Il se fonde sur les chiffres. Sur les 129 femmes recensées, 99 ont été consultées. Dans ce dernier lot, 50 ont été déclarées positives à la fistule obstétricale. Au finish, 48 ont été opérées. Des dispositions sont prises pour assurer le suivi médical. « Ces femmes seront suivies jusqu’à leur guérison.
A la charge des Ong qui sont dans la plateforme mise en place par l’Unfpa d’assurer le suivi de ces femmes au sein de leur communauté et de référer celles qui ne sont pas guéries », a fait savoir Babacar Guèye.

Dr Dembo Guirassy de la Direction de la santé de la reproduction : « Assurer le suivi des grossesses dans les zones  périphériques »

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers la Direction de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant (Dsr/Se), a participé à l’organisation du camp de chirurgie obstétricale à Kolda et Sédhiou. Le Dr Dembo Guirassy préconise le suivi des grossesses et l’assistance lors de l’accouchement pour combattre cette affection dans des zones difficiles d’accès.

« Le ministère de la Santé a décidé d’organiser la lutte dans ces zones périphériques où il y a beaucoup de cas. Il faut assurer une bonne prise en charge des grossesses à travers les consultations prénatales. En plus, il est important que les femmes aillent accoucher dans des structures sanitaires », a insisté Dr Guirassy.

Commentaire : L’ingratitude au masculin

« On se marie pour le meilleur et pour le pire ». Ce cliché conserve sa substance uniquement dans les registres des mariages.
De nos jours, les unions qui volent en éclats ne se comptent plus. Au Sénégal, 3 couples sur 5 ne célèbrent pas leur 5ème anniversaire de mariage, selon la sociologue Fatou Binetou Dial qui s’exprimait dans une étude publiée il y a plus de 5 ans, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Ce chiffre doit certainement évoluer, au regard de l’occurrence des désunions que les conjoints justifient, de façon générique, par « incompatibilité d’humeur » pour voiler les causes profondes de leur divorce. Mais tout cela est moins grave lorsqu’un homme décide de prendre en mariage une jeune et belle fille bien portante qu’il abandonne au bout de 2, 3 ou 4 ans de mariage, parce que cette dernière a contracté une fistule lors d’un accouchement. « Nous sommes en train de perdre nos valeurs traditionnelles. Nous ne croyons pas aussi au destin. Comment, dans un couple, un homme peut-il abandonner son épouse, parce que tout simplement celle-ci est malade ? C’est le comble de l’ingratitude. Cela est inhumain », a lancé Mariama Sané, le visage couvert de larmes.

C’est le drame commun à beaucoup de femmes atteintes de fistule obstétricale. Toutefois, certains époux restent à côté de leur conjointe, malgré la pression extérieure.
Idrissa SANE /lesoleil.sn/